On le sait tous, notre environnement a une influence sur nous. Mais savez-vous à quel point ? Selon le site Medium, “l’entourage influence à 95 % nos prises de décisions, nos actions, et donc nos réussites, mais le présent postulat affirme que notre entourage influence l’essence même de nos personnalités, nos modes de vie et nos pensées”. Pour aller plus loin, l’entrepreneur et écrivain Jim Rohn a même dit “Nous sommes la moyenne des 5 personnes que nous fréquentons le plus !”. Ok, notre entourage nous impacte. Mais est-ce que ça s’arrête vraiment là ?
Les magazines, précurseurs de l’influence
Média le plus populaire, les magazines ont une place importante dans le monde de la presse et surtout de la presse féminine. Vogue, Cosmo, Marie-Claire, Elle ou encore Biba font partie des magazines féminins les plus plébiscités, et qui ont, par conséquent, une certaine influence sur nous. La preuve ? Dans les années 90, alors que la tendance est à celle de l’Heroine Chic, les femmes sont représentées toujours plus minces, voire maigres.
S’installe alors une romantisation de la consommation de drogues et des Troubles du Comportement Alimentaire (TCA), influençant grandement la génération de jeunes femmes de cette époque. Des icônes de la pop culture comme Kate Moss, Britney Spears ou encore la célèbre mannequin Gia Carangi deviennent alors égéries de l’Heroine Chic. Selon une étude de Science Direct, les TCA ont augmenté de 3,5% entre 2000 et 2006 puis ont encore augmenté de 7,8% entre 2013 et 2018. Cette tendance de romantisation semble d’ailleurs revenir à la mode avec le retour du style années 2000. Mais aussi avec l’apparition de trends TikTok telles que “What I eat in a day” ou “My name is Bella Hadid”. Elles consistent à montrer des repas toujours plus “healthy” ou comment on se sent après avoir mangé une salade ou s’être privé de dessert.
Une influence de plus en plus complète
Au-delà des trends TikTok, ce sont les réseaux sociaux en général, qui impactent notre quotidien et nos habitudes, à commencer par les filtres. Qu’ils soient discrets, avec du maquillage ou encore qu’ils modifient certaines parties de votre visage, les filtres font partie intégrante du starter pack des réseaux sociaux ! Mais cela représente des risques. Oui, car s’ils font partie du décor, les utilisateurs ont tendance à oublier leur présence et donc à se laisser croire qu’ils représentent la réalité ! Une étude réalisée par le cabinet de conseil Edelman prouve qu’en 2021, “71% des jeunes filles modifient ou dissimulent une partie de leur corps avant de poster un selfie sur les réseaux sociaux, et que 48% d’entre elles seraient également plus susceptibles d'avoir une faible estime de leur corps”. Et puis, il faut le dire, les filtres sont aujourd’hui tellement réalistes qu’il est parfois difficile de les cerner. On a notamment pu l’observer avec le pic d’utilisation du filtre “Bold Glamour” qui a un résultat très naturel. En parlant de naturel, la tendance du “makeup no makeup” est au goût du jour ! Elle consiste à se maquiller de manière à ce que le maquillage ne se voit pas mais qu’il modifie notre visage. Cette technique est assez dangereuse puisque cela peut amener des jeunes filles à se comparer en pensant que ces personnes ne sont pas maquillées alors qu’elles le sont. Ces problématiques ont amené des influenceurs à revendiquer leurs photos sans makeup ni retouches, pour montrer qu’aucun visage naturel n’est parfait. C’est notamment le cas de l’actrice Millie Bobby Brown, de la chanteuse Selena Gomez ou encore de l’influenceuse Léna Mahfouf.
Qui se renforce davantage avec la généralisation de l’IA
C’est également le cas avec l’IA qui s’est invitée sur les réseaux sociaux. Sa présence se transcrit par de belles images de maisons, de paysages ou encore de personnes considérées comme parfaites aux yeux de la société. Ce qui peut être trompeur pour les utilisateurs, qui peuvent être amenés à se comparer à des images iréelles. Certaines plateformes telles que TikTok ont pris conscience de cet enjeu et ont donc mis en place un détecteur d’IA permettant ainsi aux internautes d’identifier les contenus générés par l'intelligence artificielle.
Même dans les séries et au-delà
Et pour les aficionados de séries ? Rien à craindre ? Eh si, figurez-vous que même les séries nous influencent ! En fait, vous l’aurez compris, TOUT ce qui nous entoure nous impacte.
Les séries n’y échappent pas. On a notamment pu le voir avec Euphoria ou Squid Game qui ont lancé de grosses tendances ! Tenues osées et maquillage à paillettes pour Euphoria et jogging rétro vert accompagné de sa paire de Vans pour Squid Game. On assiste donc à un passage de la fiction à la réalité et ça va même plus loin ! La série Game of Thrones a entraîné une augmentation des bébés portant les prénoms des personnages cultes de celle-ci. Selon NBC News, environ 4500 enfants nés aux USA en 2018, soit un peu plus d'un bébé sur 1000, ont reçu un prénom provenant de la série. Ces shows sont tellement populaires qu’ils inspirent même les spectateurs à s’approprier la personnalité des protagonistes pour les recréer dans leur vie. Oui, c’est impressionnant.
Cette influence se retranscrit également dans nos habitudes de consommation. Par exemple, la série Le Jeu de la Dame a augmenté les ventes de jeux d’échecs aux Etats-Unis de 87% (selon les données du groupe NPD) ! Mais ça touche aussi le domaine du tourisme. Les séries comme Emily in Paris ou Lupin ont amené énormément de touristes à Paris, qui voulaient aller sur les pas de leurs héros préférés. Pour ce qui est du monde de la musique, de nombreuses séries ont permis de remettre au goût du jour des musiques oubliées ou même de mettre en lumière des artistes émergents. Ça a été le cas avec la série Stranger Things qui a relancé la chanson “Running Up That Hill” de Kate Bush (1985) ou encore avec la série Euphoria qui a permis de lancer la carrière de l’artiste Labrinth, comptabilisant aujourd’hui des centaines de millions d’écoutes.
Parfois avec des conséquences désastreuses
Malheureusement, certaines séries ont pu avoir un impact négatif sur ses spectateurs. C’est notamment le cas de la série 13 Reasons Why qui traite de lourds sujets comme le harcèlement et ses nombreuses conséquences, jusqu’au suicide. Cette série a été fortement controversée à cause de ses scènes très explicites, accusées d’avoir indirectement incité des actes de violences. Pour prendre un autre exemple, les séries coréennes, très populaires, peuvent provoquer des complexes chez les jeunes femmes qui les regardent. En effet, en Corée, les standards de beauté sont très axés sur la minceur et sur la perfection du visage. L’entrepreneure et créatrice de contenus, Louise Aubery en témoigne notamment dans son passage dans le podcast de Pénélope Boeuf, ON TISSE LA TOILE.
Bref, même si on adore regarder épisode sur épisode de nos séries préférées, il est important de porter attention à l’influence qu’elles ont sur nous et de réussir à faire le distinguo entre la fiction et la réalité. Car même si elles inspirent tous les domaines, leur influence doit garder ses limites pour ne pas avoir trop de répercussions que ce soit sur les spectateurs ou sur la société en général.
Par Elsa FRANCOIS