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Quelles sont les tendances de l’entrepreneuriat en France en 2024 ?

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22 04 2024

Le salon Go Entrepreneurs s’est déroulé cette année les 3 et 4 avril pour sa 31ème édition ! Plus de 45 000 visiteurs s’y sont rendus pour réfléchir aux nouveaux défis de l’entrepreneuriat. Entre objectif de croissance, intelligence artificielle et souci de durabilité, les entrepreneurs sont sans cesse confrontés à des enjeux inédits ! 

Après plusieurs années marquées par la crise sanitaire, une question demeure : comment se porte l’entrepreneuriat aujourd’hui ? Et quels sont ces Français tentés par l’aventure entrepreneuriale ?

 

  • Quelles tendances depuis la crise du COVID ?

 

La pandémie de COVID-19 a conduit à une forte baisse de la production, et donc du PIB, durant le premier confinement. Mais le nombre de créations d’entreprises n’a pas été aussi affecté que prévu par la situation ! L’institut France Stratégie a révélé dans l’un de ses rapports que “le choc de 2020 [a été] inégalé par son ampleur et par sa vitesse de résorption.” Après une première baisse du nombre d’entreprises créées, il y a donc eu un véritable rebond : le nombre de créations d’entreprises fin 2020 a été supérieur de 4% à celui de 2019. Un record inattendu !

 

Ce chiffre a même été battu en 2021, avec une augmentation de 17% du nombre de créations d’entreprises par rapport à 2020, selon une étude de l’Insee. Les statistiques ont ainsi montré qu’il y avait une véritable tendance à l’entrepreneuriat, malgré les restrictions liées à la pandémie. L’observatoire de Bpifrance Création a quant à lui décrit “un engouement entrepreneurial qui résiste à la crise sanitaire” ! Ce dernier reste toujours présent à l’heure actuelle, malgré un léger ralentissement noté en 2022 par l’Insee

 

Cependant, il faut distinguer dans ces chiffres les entreprises des micro-entreprises : la création de micro-entreprises (autorisée en 2008) présente beaucoup moins de contraintes que celle d’une société, donc elles représentent une part importante des entreprises récemment créées. Le fonctionnement d’une micro-entreprise est également plus flexible : pas de comptabilité, de déclarations de résultats ou de comptes annuels à remplir. Mais le régime “micro” s’applique sous conditions de recettes, donc il cesse de s’appliquer après un certain seuil.

 

  • Quelle place pour les femmes entrepreneures ?

 

Depuis plusieurs années, les femmes s’affirment davantage dans le paysage entrepreneurial français. Elles représentent un peu plus d’un tiers des dirigeants ayant créé leur entreprise en 2022, selon le baromètre Infogreffe. Il s’agit de la plus forte progression depuis la crise sanitaire ! Cette tendance a également été confirmée par une enquête menée par l’Ifop : en 2023, 3 Françaises sur 10 étaient engagées dans une dynamique entrepreneuriale. Cette enquête prenait en compte les femmes qui avaient effectivement fondé leur entreprise, ou celles qui en avaient porté le projet.

 

Cependant, ces chiffres dissimulent une disparité de secteurs et de régions. D’après un article du magazine Le Monde du Droit, les femmes restent sous-représentées dans des secteurs traditionnellement masculins, comme la construction et la mécanique. Sur le plan régional, les DROM (comme Mayotte et la Martinique) affichent les taux les plus élevés d’entrepreneures, notamment grâce à des politiques de soutien spécifiques. Par exemple, le Fonds social européen + (FSE+) participe au financement de politiques publiques à Mayotte pour agir en faveur de l’emploi. Il soutient l’association BGE-Appui aux entrepreneurs, qui accompagne notamment les femmes mahoraises dans leur projet de création d’entreprise. A l’inverse, les femmes entrepreneures sont moins représentées dans les régions françaises les plus dynamiques !

 

Enfin, l’entrepreneuriat féminin touche parfois à des enjeux singuliers : conciliation entre vie personnelle et professionnelle, barrières à l’entrée, préjugés… Autant de défis à relever ! Des solutions existent néanmoins. Pour l’entrepreneure Fatima Ait Ben Moussa, l’important est de cultiver son réseau : “Ne pas rester seule ! Il est difficile d’entreprendre, surtout lorsque l’on est ‘solopreneur’. Il ne faut pas hésiter à aller chercher de l’aide. L’autre conseil qui revient souvent est de ne pas hésiter à parler de son projet autour de soi.”

 

  • Quel est le rapport des Français à l’entrepreneuriat ?

 

L’entrepreneuriat reste un domaine qui attire de nombreux Français, et ce peu importe leur genre ou leur âge ! Selon un sondage OpinionWay, 25% des personnes interrogées ont affirmé “avoir envie de créer un jour une entreprise, d’en reprendre une ou de [se] mettre à [leur] compte.” D’après ce sondage, la France compterait ainsi 13,5 millions d’entrepreneurs potentiels !

 

Pour Le Parisien, Paola Fabiani, vice-présidente du Medef en charge de l’entrepreneuriat, a analysé ces résultats comme un véritable changement de mentalité : “Ce qui m’interpelle dans ce sondage, c’est qu’une grande partie de la population a envie d’entreprendre. 74 % l’imaginent dans leur plan de carrière et 32 % comme une expérience à tenter. [...] Désormais, on se dit que c’est faisable. C’est un véritable phénomène de société et c’est valable aussi bien chez les hommes que chez les femmes. C’est une vraie ­évolution.” Paola Fabiani note l’importante part des 25-34 ans, voire des 18-24 ans, dans ces résultats : les jeunes aussi ont envie de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale !

 

Blandine Mulliez, présidente de la Fondation Entreprendre, note justement que la crise sanitaire a incité les Français à envisager d’autres alternatives professionnelles et à se tourner vers des métiers qui ont du sens. D’après un communiqué de presse de la Fondation Entreprendre, 76% des Français pensent que la création d’entreprise permet de se réaliser personnellement. Spontanément, l’entrepreneuriat est donc devenu synonyme d’indépendance et de liberté pour de nombreux Français.

 

  • Quel rôle joue l’IA pour les entrepreneurs ?

 

L’utilisation de l’intelligence artificielle est le premier enjeu auquel les entrepreneurs risquent d’être confrontés dans les années à venir. Toujours selon Paola Fabiani, l’IA pourrait devenir un instrument efficace pour les entreprises : “Le rôle de l’IA est, pour moi, surtout présent dans la simplification administrative. C’est un facilitateur qui est là pour répondre à des craintes et accompagner l’entrepreneur.” Le site du ministère de l’économie a également montré que l’intelligence artificielle pourrait être utile pour améliorer l’innovation et la compétitivité des entreprises. Le ministère a ainsi lancé un programme, nommé IA Booster France 2030 : son objectif est d’introduire l’IA aux entreprises pour favoriser leur croissance !

 

Paola Fabiani indique cependant, comme 64 % des personnes interrogées par le précédent sondage OpinionWay, que l’IA risque de faire apparaître une nouvelle génération d’entrepreneurs. Peut-être que celle-ci remplacera la “Génération Do It Yourself” que Matthieu Stefani aime à interviewer ? Quoi qu’il en soit, si vous voulez découvrir les coulisses des podcasts aux millions d’écoutes de Matthieu Stefani, CEO de CosaVostra, ainsi que son attrait particulier pour l’IA et les nouvelles technologies, foncez écouter son interview ON TISSE LA TOILE !

 

Par Marion TSCHUDY


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