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Qui sont les business angels, ces anges gardiens de l’entrepreneuriat ?

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03 06 2024

Les business angels, ça vous parle ? Littéralement “anges d’affaires”, ces acteurs agissent comme des investisseurs “providentiels” auprès de start-ups ou de PME pour leur première levée de fonds. En général, ces structures ont un gros potentiel pour la suite, ce qui explique pourquoi les business angels souhaitent les prendre sous leur aile ! Mais alors, comment marche “l’angel investing” ?

 

Le rôle d’un business angel

 

Un business angel investit une partie de son patrimoine financier dans des sociétés en phase “d’amorçage”, c’est-à-dire au début de la mise en œuvre de leur projet. Il met aussi à disposition ses compétences, son expérience, son réseau et son temps pour accompagner les néo-entrepreneurs ! Cet investissement supplémentaire distingue les business angels des contributeurs en financement participatif par titres (“equity crowdfunding”) ou micro-investisseurs en capital, qui ne participent qu’au financement de l’entreprise.

 

BPI France explique cette nuance : “Le business angel est souvent un cadre d’entreprise en activité ou un ancien entrepreneur : il (ou elle) a donc une réelle expérience de la vie entrepreneuriale qui l’amène à partager son carnet d’adresses et à donner des conseils judicieux pour favoriser le développement de l’entreprise et la conduire à sa réussite.” Plus qu’un simple investisseur, le business angel est aussi un véritable bras-droit !

 

Ainsi, le ou la business angel participe pleinement à la vie de la société, surtout lors des prises de décision. Comme ils investissent de leur temps, les business angels ont aussi tendance à privilégier des start-ups qui sont proches d’eux géographiquement et financent donc des entreprises locales. Hubspot révèle à leur sujet : “Beaucoup se spécialisent dans des domaines économiques précis pour faire profiter de leur fine connaissance de tel ou tel marché, mais il leur arrive d’investir dans des secteurs où ils n’ont pas d’expertise particulière, en cas de fort enthousiasme pour le projet.” A chaque start-up son business angel !

 

Qu’est-ce que les business angels y gagnent ?

 

Cette activité n’est pas altruiste : le business angel attend un retour sur investissement ! Les start-ups qu’il ou elle accompagne peuvent certes faire faillite, mais les retombées financières sont souvent intéressantes. Roderick Beer, directeur général de l’Association des Business Angels au Royaume-Uni note pour Moneyweek : “C’est un jeu à long terme, avec beaucoup de risques, mais les récompenses peuvent être exceptionnelles quand ça se passe bien.”

 

Pour limiter les risques, les business angels ont tendance à répartir leurs investissements, en mettant plusieurs petites sommes dans des sociétés différentes. La somme annuelle moyenne qu’ils investissent est donc de 10 000€ à 20 000€, même si les montants engagés grimpent parfois jusqu’à plusieurs centaines de milliers. Les business angels se rémunèrent en revendant leur participation, généralement dans un délai de 3 à 5 ans. Ils peuvent sortir du capital lorsque l’entreprise se fait racheter par un nouvel entrepreneur, lorsqu’elle entre en bourse, ou encore quand la start-up se fait racheter par un fonds d’investissement. A ce moment-là, ils réalisent normalement une plus-value sur leur investissement ! 

 

Au-delà de la rétribution économique, les business angels s’accomplissent aussi personnellement. Arnaud Delattre, Président de Starquest Capital, explique pour Le Figaro : “J’ai rencontré des entrepreneurs passionnés et passionnants [...]. C’est pour cela que je trouve dans cette activité de Business Angel une source quotidienne de joies et d’intérêt.” Malgré les risques, Arnaud Delattre continue en affirmant : “Le plaisir de voir ‘sortir’ un succès, de constater que [son] intuition a été validée par le réel, efface toutes les craintes et les calculs.”

 

Comment devenir un business angel ?

 

Pour être business angel, il faut d’abord avoir une situation financière stable, évaluer son appétence pour le risque, et dégager du temps pour venir en aide aux entrepreneurs. C’est pour cette raison que la majorité des business angels ont entre 50 et 65 ans, car ils ont accumulé assez de fonds et d’expérience dans l’entrepreneuriat pour venir en aide aux plus jeunes. Cela dit, il n’y a pas vraiment d’âge pour devenir business angels : les “serials entrepreneurs”, déjà à la tête d’une entreprise, sont de plus en plus nombreux à investir dans d’autres entreprises que la leur !

 

Ensuite, c’est simple : il faut intégrer un réseau officiel pour se faire connaître ! Les business angels s’organisent souvent en réseau pour rentrer plus facilement en contact avec les entrepreneurs et porter des investissements en commun. Il peut s’agir d’un réseau associatif, d’un réseau SIBA (société d’investissement de business angels), ou de structures mixtes. Ces réseaux sont organisés selon l’appartenance géographique, sectorielle, voire éducative pour les alumni d’une même école.

 

En France, la fédération France Angels centralise les réseaux de business angels dans tout le pays et à l’étranger. Elle recense à ce jour 8 000 business angels et pas moins de 64 réseaux ! Comme l’explique le site de l’organisation, le but de France Angels est aussi de “travaille[r] au développement d’un environnement économique, social et juridique favorable aux Business Angels et agi[r] pour promouvoir leur rôle d’accompagnateurs et de financeurs de jeunes entreprises.” On compte aussi les réseaux Paris Business Angels, l’un des principaux d’Île-de-France et du pays, BADGE pour les alumni des grandes écoles ou encore CBAI, le club des business angels indépendants.

 

La communauté des femmes business angels

 

Si les anges n’ont pas de sexe, les business angels sont très majoritairement des hommes ! Pour les Echos, Catherine Abonnenc, vice-présidente de Femmes Business Angels, note que “sur les 5 000 à 6 000 personnes physiques qui investissent en France sur leurs propres deniers, il n’y aurait pas plus de 9 à 10 % de femmes.” Si les femmes sont absentes de ce métier, ce n’est pas par aversion au risque, mais plutôt par pression familiale, culturelle ou éducationnelle. De nombreuses femmes subissent aussi le syndrome de l’imposteur, qui les freine dans leur parcours professionnel.

 

Des moyens sont cependant mis en œuvre pour inciter les femmes à intégrer l’angel investing ! Le réseau Femmes Business Angels fait partie des pionniers en la matière : pour aider les débutantes, ce réseau a développé une formation présentant l’ensemble des volets techniques nécessaires pour devenir business angel. Ces efforts ont porté leurs fruits, puisque FBA compte actuellement près de 150 investisseuses actives, deux fois plus qu'il y a dix ans !

 

A la question “Les femmes investissent-elles différemment des hommes ?”, Claire Munck, fondatrice de Women Business Angel Club, explique pour LinkedIn : “Le stéréotype selon lequel les femmes sont plus averses au risque que les hommes ne se vérifie pas chez Be Angels. [...] Par contre, en tant que business angel, les femmes sont peut-être plus à l’écoute des projets portés par des entrepreneuses. [...] elles savent d’expérience que les femmes ne ‘vendent’ pas leur projet de la même manière.” Pour conclure, Claire Munck appelle toutes les femmes à se lancer, peu importe leur parcours !

 

Alors, ça vous tente de devenir l’ange gardien d’entrepreneurs ? Nous, on a rencontré Henri de Lorgeril, fondateur de WEFY Group et Avizio, qui a été business angel pendant des années. Son interview est à retrouver en exclu sur ON TISSE LA TOILE !

 

Par Marion TSCHUDY


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